Origine

Jemelle est un diminutif du mot germanique «Gamunda» qui signifie embouchure, confluent. En effet, le village est desservi par deux rivières : la Lomme et la Wamme.

En réalité, le village de Jemelle est cité pour la première fois dans l’histoire en 815, lorsque l’évêque de Liège fait don à l’abbaye d’Andage (qui deviendra l’abbaye de Saint-Hubert) d’une partie de ses possessions dont le village de Gamedella, premier nom de notre localité.

Le chanoine Roland, dans son livre Toponymie namuroise (paru en 1899) décortique ce nom en trois parties :
– il y a tout d’abord la racine Gam qui évoque l’idée de jonction, d’accouplement ;
– le radical ed qui est dérivé de la forme edera qui signifie cours d’eau ;
– et, enfin, la désinence diminutive –ellus, –ella, –ellum.
On est donc dans un village situé au « confluent de petits cours d’eau ».

Au XII° siècle, on va retrouver Gamedesla. Puis, la consonne de va tomber et les appellations suivantes vont apparaître Gemiale, puis Gemaille et enfin Gemelle, voire même Gemel sur les cartes des Pays-Bas autrichiens publiées par le comte Joseph de Ferraris en 1777.

Le G va devenir J dans le courant du XIX° siècle et, quand le géographe et cartographe Philippe Vandermaelen dessine la carte de la Belgique (entre 1846 et 1854), le nom de Jemelle apparaît définitivement.

Une légende raconte que la fille du seigneur de Rochefort émit le souhait de baptiser tous les endroits rencontrés lors de son voyage à travers leurs terres. Arrivés au confluent de la Lomme et de la Wamme, les deux augustes voyageurs remarquèrent les deux rivières «jumelles», qui coulaient joyeuses et se jetaient dans les bras l’une de l’autre. La fillette descendit du carrosse et, soudain, entendit monter des flots une voix harmonieuse qui disait: «Je me mêle». Saisie d’admiration, elle courut à son père et lui dit: «Nous l’appellerons : je me mêle». Plus tard, on l’écrivit « Jememelle ». Et, enfin, le greffier, jugeant sans doute ce mot trop long à écrire, l’abrégea. Depuis lors, on écrit « Jemelle ».